Production d'énergie

Les unités de production électrique implantées sur le littoral français sont des centrales thermiques classiques, des centrales électronucléaires et des éoliennes. Le choix d’un site de production électrique est conditionné par les possibilités de refroidir ou diluer les effluents de la centrale. La mer, source froide naturelle et stable, rend la proximité du littoral intéressante pour la construction de centrales nucléaires ou thermiques. Cette implantation permet aussi de réduire les coûts de transports de combustible. Enfin, la mer est pourvoyeuse d’énergie, comme le montrent la centrale marémotrice en estuaire et les projets de parc éolien et d’hydroliennes au large de nos côtes.

Les centrales thermiques et nucléaires littorales

Les grosses unités littorales de production électrique fournissent une part importante de la puissance installée en métropole et notamment un peu plus de 30% de la puissance nucléaire totale.

Site Tranches Puissance nette (MW) Source d'énergie Mise en service/1ère divergence Emploi7
Dunkerque (port) 1 et 2 2 x 400 Cycle combiné gaz 2005 35
Gravelines (avant-port de Dunkerque)1 1, 2, 3 3 x 910 Nucléaire 1980 1635
4 910 Nucléaire 1981
5 910 Nucléaire 1984
6 910 Nucléaire 1985
Penly (Manche est)2 1 1330 Nucléaire 1990 634
2 1330 Nucléaire 1992
Paluel (Manche est) 1 et 2 2 x 1330 Nucléaire 1984 1250
3 1330 Nucléaire 1985
4 1330 Nucléaire 1986
Le Havre (port)3 1 250 Charbon 1968 340
2 600 Charbon 1969
4 600 Charbon 1983
Flamanville (Manche ouest)4 1 1300 Nucléaire 1985 671
2 1300 Nucléaire 1986
Estuaire de la Rance 240 Marémotrice 1966 28
Cordemais (estuaire de la Loire)5 1 490 Charbon 1970 458
2 et 3 2 x 685 Fuel 1976
4 580 Charbon 1983
5 inactive Charbon 1984
Le Blayais (Gironde) 1 900 Nucléaire 1981 1351
2 900 Nucléaire 1982
3 et 4 2 x 900 Nucléaire 1983
Martigues6 1 250 Fuel 1971 116
Total 25320 6518
1. Emprise : 150 ha, dont les deux tiers ont été gagnés sur la mer.
2. Projet de construction, confirmé officiellement en janvier 2009, d’un réacteur pressurisé européen (EPR) à partir de 2011 ; mise en service prévue en 2017 ; puissance de 1650 MW. Enquête publique reportée à 2012 en conséquence des demandes gouvernementales d'informations complémentaires sur la sûreté, suite à Fukushima.
3. Tranche 3 au fuel démantelée. Projet de construction de deux centrales à charbon de 860 MW et 800 MW opérationnelles en 2012-2013.
4. EPR en construction, mis en service en 2016.
5. Tranche 5 de 580 MW inactive.
6. Emprise : 52 ha. Initialement : 4 unités de 250 MW chacune. Unité 1 mise en service en 1971, toujours en fonctionnement. Unité 4 mise en service en 1974, en retrait d’exploitation depuis 1985. Unités 2 et 3 mises en services en 1972 et 1973, arrêtées en 2009 et 2010 et en cours de transformation en deux unités de cycle combiné gaz de 465 MW chacune; mise en service annoncée pour 2011-2012; durée de vie annoncée de 25 ans; effectifs permanents annoncés d'envrion 55 personnes (source : EDF). Coût annoncé d'environ 470 millions d'euros, pour 900 emplois durant la construction des nouveaux équipements.
7. Hors prestataires sur sites.
Sources : EDF, ASN, CLI

Energies renouvelables marines : éoliennes

Principalement européenne jusqu’en 2006, l’énergie éolienne a fait, en 2008, l’objet d’investissements comparables en Europe, en Amérique du nord et en Asie (Chine et Inde). En mer, l’Europe est pionnière. Les projets offshore ont été jusqu’à présent réalisés en Europe du nord (Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, Suède). D’autres acteurs apparaissent (Espagne, Irlande, Finlande, France, Italie, Pologne) au stade des projets. En France, le premier parc éolien en mer (côte d’Albâtre) devait être mis en service en 2009-2010. Il existe aussi des projets offshore hors Europe, en Chine notamment avec 7 GW.

Source : EWEA
    Projets français d’éolien en mer
  • Objectif 2020 : l’éolien en mer et les autres énergies marines contribueront à produire 3,5% de la consommation nationale d’électricité. Ce qui nécessite une capacité éolienne offshore de 6GW, soit environ 1200 unités.
  • Projet de parc éolien de la côte d’Albâtre, au large de Veulettes-sur-mer, en Normandie. 21 unités, 105 MW, à 6,5 km de la côte. Mise en service annoncée pour 2012.
  • Premier appel d’offres de juillet 2011 portant sur une production de 3 GW, soit de 500 à 600 unités en mer. La sélection des lauréats a été effectuée en avril 2012, pour une construction des unités à partir de 2015. Les zones retenues :
    • Fécamp (Haute-Normandie), 88 km², de 498 MW
    • Courseulles-sur-mer (Basse-Normandie), 77 km², de 450 MW
    • Saint-Brieuc (Bretagne), 180 km², 500 MW
    • Saint-Nazaire (Pays de la Loire), 78 km², de 480 MW.
  • Deuxième appel d’offres annoncé pour le second semestre 2012 : il porterait sur une puissance installée de 3 GW supplémentaires et sur le site du Tréport (Haute-Normandie) qui n’a pas été attribué en avril.

Autres énergies renouvelables marines (liste succincte)

D’autres filières n’ont pas atteint la maturité technologique des éoliennes et font l’objet de tests en mer.
En France :
  • Energie hydrolienne : immersion d’une machine en août 2011. Celle-ci serait la première des quatre hydroliennes constituant le parc EDF au large de Paimpol-Bréhat, en collaboration avec DCNS, selon une technique Open Hydro (Irlande). Puissance totale annoncée du parc : 2 MW.
A l’étranger :
  • Hydroliennes : un petit nombre de projets en Europe, essentiellement britanniques, au large de l’Ecosse et de l’Irlande du nord (les eaux du Royaume-Uni concentrent 75% du potentiel énergétique hydrolien en Europe).
  • Houlomoteurs : plusieurs pilotes offshore en cours de test ou annoncés au Royaume-Uni (p.ex. Pelamis testé dans la zone marine des Orcades), Danemark, Belgique, Suède, Australie, Etats-Unis.
  • Centrales marémotrices : après le premier équipement majeur au monde – la centrale de la Rance (240 MW) en 1966 – la filière a fait l’objet d’un nombre limité d’investissements, le plus récent d’entre eux étant le seul de taille importante :
    • Annapolis Royal, Canada, Nouvelle-Ecosse, 20 MW, mise en service en 1984,
    • centrale de Jiangxia, Chine, 3,2 MW, mise en service en 1985,
    • centrale du lac de Sihwa, Corée du Sud, 254 MW, mise en service en 2011.
    Les nouveaux projets sont nombreux, souvent de taille modeste, bien que certains soient particulièrement ambitieux (1320 MW annoncés en Corée).
  • Les autres filières d’énergies marines (énergie thermique, pression osmotique) ne sont pas encore au stade de projets pilotes testés en mer.