Introduction

L'économie maritime rassemble les secteurs d'activités liés à la mer, c'est-à-dire :

  • l'extraction des ressources marines que constituent les matières premières (ressources vivantes, minérales et énergétiques),
  • l'exploitation des espaces et des propriétés physiques des eaux et des fonds marins qui sont aussi des ressources (énergies renouvelables et électronucléaire, pose de câbles sous-marins, construction d'infrastructures maritimes et côtières, transport maritime, Marine nationale),
  • l'exploitation des sites maritimes et côtiers remarquables (tourisme, loisirs, plaisance),
  • les industries utilisatrices et transformatrices des ressources biologiques (produits de la mer, algues),
  • les secteurs manufacturiers et les services qui interviennent en amont des industries d'exploitation : construction et réparation navale, construction nautique, services à l'énergie offshore, services financiers au transport et à la plaisance,
  • les services publics : la défense, le soutien aux activités maritimes et aux gens de mer, la protection de l'environnement marin et côtier, la recherche marine et l'océanographie opérationnelle.

Les « Données économiques maritimes françaises » publiées par l'Ifremer rassemblent un jeu d'indicateurs sectoriels visant à évaluer le poids économique des activités maritimes françaises, leur rôle dans l’économie nationale, leur place dans la concurrence internationale, ainsi que l’importance des services publics non marchands. La description des secteurs maritimes est effectuée à l’échelle nationale. Des indicateurs régionaux sont donnés sur les secteurs pour lesquels ils sont pertinents et disponibles. Par ailleurs nous nous efforçons de mieux prendre en compte la dimension européenne des activités maritimes.

Le périmètre de l’économie maritime est objet de débats. Ses limites dépendent souvent des spécificités des économies nationales. Dans les DEMF, il a évolué depuis les premières publications et comprend maintenant le transport fluvial. Inversement, certains secteurs posent des problèmes de statistiques permettant de les évaluer ; par exemple, production de sel marin ou services bancaires maritimes. A partir de la description ci-dessus de l’économie maritime, le périmètre comprend les secteurs suivants :

Secteurs industriels
  • Produits de la mer : pêche maritime, aquaculture, commerce des produits de la mer, exploitation et transformation des algues, transformation des produits de la mer
  • Extraction de matériaux marins
  • Production d’énergie : centrales électriques installées sur le littoral, énergies renouvelables marines
  • Construction et réparation de navires : construction de navires civils et militaires, équipement naval, réparation navale, construction nautique
  • Travaux publics maritimes et fluviaux
  • Fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins
  • Services parapétroliers et paragaziers offshore
  • Tourisme littoral
  • Transport maritime et fluvial : services portuaires maritimes et fluviaux, transport maritime, transport fluvial
  • Assurances maritimes
Secteur public non marchand
  • Marine nationale
  • Intervention publique dans le domaine maritime : signalisation, sécurité et sûreté, formation des gens de mer, protection sociale
  • Protection de l’environnement littoral et marin
  • Recherche marine

Indicateurs et sources

Les indicateurs économiques utilisés pour appréhender les activités maritimes sont des indicateurs sectoriels tels que le chiffres d'affaires, la valeur ajoutée, l'emploi, le nombre d'entreprises et le taux exportation. Le secteur public est décrit par les budgets, les effectifs et les coûts de personnels dévolus aux différentes missions.

  • Les indicateurs sectoriels fournis par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) selon la nomenclature d’activités françaises (NAF) constituent une base d'information statistique fondamentale pour l'évaluation des secteurs industriels. La NAF fournit une partition sectorielle des activités sans doubles comptes, et permet des comparaisons internationales, étant issue de la nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne (NACE).
  • Les comptes satellites, comme ceux des transports, du tourisme et de l'environnement, sont aussi des sources utiles.
  • L'évaluation de certains secteurs non identifiés spécifiquement par la nomenclature d’activités peut nécessiter un recours aux données des associations professionnelles et de certaines entreprises.
  • Les indicateurs permettant des comparaisons européennes sont, pour la plupart, issus d'Eurostat et des associations professionnelles.
  • Pour le secteur public, le travail de collecte d'information bénéficie de la collaboration précieuse des services spécialisés (tout particulièrement l’état-major de la Marine, la direction des Affaires maritimes et la direction des Infrastructures de transport) et des organismes de recherche scientifique.

Les indicateurs sont présentés sous forme de séries temporelles courtes sur les années récentes. Il faut tenir compte des délais de disponibilité de ces statistiques ; une mise à jour homogène de l'ensemble des données maritimes porte au mieux sur l'année n-2 quand les DEMF sont publiées en fin d'année n.

Une difficulté plus importante que rencontrent les travaux d'évaluation de l'économie maritime à l'échelle d'un pays, est que plusieurs secteurs maritimes n'existent pas en tant que tels dans les statistiques nationales : ils font partie de secteurs plus vastes (p.ex. fabrication de câbles, services parapétroliers, tourisme) dont il s'agit d'évaluer la partie purement maritime. Cette évaluation exige un recours à des estimations, critiquables par nature, et que nous cherchons à fiabiliser par des informations d'entreprises. Les mises à jour successives des DEMF visent à améliorer la qualité et la traçabilité des indicateurs.

Remerciements

Les auteurs expriment leur reconnaissance à leurs interlocuteurs des entreprises, agences publiques et administrations pour l’aide qu’ils ont apportée et les informations qu’ils ont fournies. L’état-major de la Marine et la Direction des Affaires maritimes sont particulièrement remerciés pour leur contribution essentielle à la préparation du document.